À l'avant-scène
Musique

Nicolas Ellis, notes de passage

Au printemps 2018, au terme de trois ans à l’Orchestre symphonique de Québec, Nicolas Ellis tirera sa révérence comme chef assistant en résidence. Avant d’entreprendre de nouveaux projets, le temps est au bilan. Brève rencontre avec l’un des chefs d’orchestre les plus prometteurs de sa génération. 

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Hugo Lévesque
6 décembre 2017

Au printemps 2018, au terme de trois ans à l’Orchestre symphonique de Québec, Nicolas Ellis tirera sa révérence comme chef assistant en résidence. Avant d’entreprendre de nouveaux projets, le temps est au bilan. Brève rencontre avec l’un des chefs d’orchestre les plus prometteurs de sa génération.

On a dit de lui qu’il était « un chef-né, un chef d’instinct1 », un musicien précis et engagé, doté d’une force de caractère rare et d’un sens de la musique inné. S’il a su, en quelques années, se tailler une place enviable dans le paysage culturel québécois, Nicolas Ellis, natif de Chicoutimi, se réjouit d’avoir gagné la confiance des musiciens de l’Orchestre symphonique de Québec en si peu de temps. C’est en 2015, à l’âge de 23 ans, qu’il obtient ce poste de chef assistant en résidence sitôt sa maîtrise en direction d’orchestre en poche. « Une opportunité qui m’a amené à bâtir une expérience avec un orchestre de haut niveau et à voir de près la dynamique interne d’une telle organisation », dit-il.

Son talent indéniable s’accompagne d’une feuille de route impressionnante : il remporte en 2015 le prix Heinz Unger, décerné tous les deux ans par le Conseil des arts de l’Ontario; quelques années plus tôt, il s’est fait la main avec l’Orchestre symphonique de l’Agora, un ensemble qu’il a fondé en 2012 et dont les profits sont remis à des organismes à vocation humanitaire ou environnementale. Puis, à l’été 2017, Yannick Nézet-Séguin lui confie l’Orchestre Métropolitain le temps de cinq concerts au chalet du Mont-Royal. Le 10 novembre dernier, il reçoit une précieuse marque de reconnaissance : la Fondation Fernand-Lindsey lui octroie une bourse de 50 000 $ pour soutenir la réalisation de ses objectifs de carrière. « Recevoir un prix portant le nom d’une personne qui fut aussi investie dans le partage de la musique et de l’éducation, c’est un grand honneur », affirme-t-il, reconnaissant.

Des projets de carrière, il en a plusieurs en tête. Et tous seront teintés par cette même volonté de transmettre cette passion de la musique au plus grand nombre. Les Concerts famille, qu’il a dirigés à l’Orchestre symphonique de Québec, de même que les concerts organisés dans quelques écoles de la ville, sont venus réaffirmer chez lui l’importance et la place que doit occuper la musique dans la vie de chaque enfant. En ces temps d’austérité, il déclare haut et fort que « les écoles ne devraient jamais couper dans les cours d’art, trop souvent relégués au dernier rang des options scolaires ». Les arts, et la musique en particulier, doivent demeurer un vecteur pour la communication d’émotions, la transmission de traditions et la poursuite d’un héritage culturel rassembleur, où chaque musicien devient en quelque sorte un ambassadeur.

Souhaitons-lui le plus grand succès et remercions-le pour toutes ces notes de passage.

1 Christophe Huss, « Nicolas Ellis en Obélix et Yannick en invité-surprise », dans Le Devoir, 21 juillet 2017 [ en ligne ]